Il y a plus de deux mille ans, l’empereur romain Jules César l’avait bien compris : pour asseoir son pouvoir, il suffisait de distribuer du pain et des jeux. Autrement dit, nourrir et divertir suffisait à contenir les revendications populaires.
Après 5 ans de cette politique à Grande-Synthe, sommes-nous prêts à continuer d’accepter ce schéma aujourd’hui ? À croire que tant que la population a de quoi se distraire, il ne faut surtout pas l’éduquer, de peur qu’elle ne commence à penser, à s’interroger, à critiquer ?
Je pense tout l’inverse. Je crois profondément qu’il ne faut pas craindre d’éduquer.
Éduquer, c’est faire grandir. C’est éveiller les consciences, former des citoyens libres, capables de discernement, de débat, de choix éclairés.
Et c’est précisément parce que certains craignent cette lucidité citoyenne qu’ils préfèrent maintenir une forme de dépendance à l’assistanat culturel ou à la consommation de masse.

Mais une ville, une démocratie, ne peuvent durablement s’appuyer sur le divertissement et la passivité. Elles doivent s’appuyer sur l’intelligence collective, la transmission du savoir, la confiance dans la capacité du peuple à comprendre les enjeux complexes, à condition qu’on lui parle avec sincérité, et sans condescendance.
Aujourd’hui, une grande partie de la population de Grande-Synthe a compris ce stratagème. Elle sait que la majorité actuelle cherche à faire taire celles et ceux qui osent penser autrement, qui refusent de se contenter du décor et qui osent questionner le fond.
Mais le réveil est là. Et plus on tente de faire taire, plus on renforce l’envie de comprendre, de débattre, de choisir librement.
Nous naissons tous égaux. Et c’est en recevant tous une éducation positive, exigeante et bienveillante, une éducation qui valorise les talents de chacun, que les Grand-Synthois réussiront dans leurs domaines respectifs. Car la réussite d’une ville passe par la réussite de tous ses habitants.
Éduquer, ce n’est pas imposer. C’est partager. C’est oser dire la vérité, même quand elle dérange. C’est refuser de flatter l’électeur au détriment du citoyen.
C’est pourquoi nous devons faire le pari de l’éducation populaire, de l’innovation pédagogique, de l’apprentissage tout au long de la vie. Dans nos écoles, nos quartiers, nos espaces associatifs, dans les lieux de culture, de sport, et jusque dans les institutions locales.
La démocratie est un sport de haut niveau : elle nécessite des citoyennes et citoyens bien entraînés, bien informés, et non pas des spectateurs passifs, abreuvés d’illusions.
Notre époque appelle des éducateurs, pas des empereurs.
Et si nous voulons changer la ville de Grande-Synthe et la société, alors il faudra avoir ce courage : éduquer au lieu de manipuler. Cultiver l’esprit critique au lieu de le craindre. Préférer la réflexion à la distraction.
Ce combat-là est plus difficile. Il est moins spectaculaire. Mais il est profondément nécessaire.
Ensemble, relevons le défi de l’intelligence partagée.
Car une ville qui éduque est une ville qui s’élève.
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